Vendredi dernier, j’étais à fond sur la préparation de la séance d’enregistrement de ma dernière vidéo YouTube (elle est en ligne 😃). En mode, travail méga super plus en profondeur, mon objectif était de produire au maximum, jusqu’à ce que mon ventre commence à crier famine. Sur le moment, je rouspète intérieurement et je me dis, « mais oh là là Elodie, tu sais que tu dois te nourrir, tu aurais pu préparer tes repas de la semaine le weekend dernier, comme tu le faisais avant ! ». Le weekend dernier, c’était la superbe fête de la Saint-Louis de Tonnégrande. Non, non, je n’aurais pas pu passer un dimanche entier à concocter tous les plats de la semaine. Impossible.
Ma faim me tiraillait beaucoup trop pour que je continue à me plaindre ainsi. Je me suis alors levée, j’ai inspecté mon frigo et en moins de quinze minutes, légumes verts par-ci, œufs brouillés par là, tranches de Wasa et roquefort… J’avais préparé une salade des plus délicieuses au Monde. Tellement délicieuse, que j’ai profité de mon maquillage spécial vidéo Youtube pour me prendre en photos avec elle 😉. Et, surtout, Eurêka, j’avais trouvé le sujet de cette newsletter : est-ce que le batching (cooking, content, emails, etc…) est une si bonne idée que ça en matière de productivité ?
L’intérêt du batching
Tout d’abord, il convient de préciser que le batching est une technique d’organisation qui consiste à regrouper les tâches de même nature pour « gagner du temps ». Le terme vient du milieu informatique pour évoquer le traitement par lots (batch processing) : un enchaînement automatique d’une suite de commandes (processus) sur un ordinateur sans intervention d’un opérateur (merci Wiki).
Depuis quelques années, nombre de créateurs et créatrices de contenus ne jurent que par le batching quel que soit le domaine concerné. Exemple, pour l’alimentation, le batching cooking consiste à prendre une journée pour préparer tous les plats de sa semaine. Ce que je fais de temps à autre et que je faisais plus régulièrement jusqu’à l’année dernière. Autre exemple, pour la communication sur les réseaux sociaux, on parle de batching content, le fait de réserver deux à quatre heures pour élaborer une série de contenus.
Avantages
Désormais reconnue, cette méthode a plusieurs avantages. En effet, tout d’abord, elle permet de réduire la charge mentale, une fois que les éléments sont préparés, on n’a plus à y repenser. Ils sont déjà prêts à être diffusés, ou engloutis. Ensuite, elle permet de gagner du temps et d’avoir une meilleure productivité. Dans le sens où on va éviter de passer d’une tâche d’une certaine nature à un autre type de tâche, ce qui fait perdre du temps. Par exemple, si je décide d’écrire tous mes posts dans un même créneau horaire, je n’ai qu’une seule application à ouvrir dans cet espace-temps. Si, dans ce même créneau, je fais dix minutes sur l’écriture d’un post pour ensuite traiter la commande d’un client, j’aurais plusieurs applications à ouvrir. Et, surtout, mon cerveau devra s’adapter à de nouvelles tâches de natures complètement différentes, ce qui pourra générer une perte de concentration.
Bien que cette technique soit défendue comme le Saint-Graal de la productivité, de vous à moi, lorsque je faisais du baching cooking pour « mieux m’alimenter », je ne cherchais pas à gagner du temps pour avoir plus de temps libre. Je cherchais en réalité à travailler encore plus sans avoir à m’interrompre… Et, si je pouvais même ne plus avoir à dormir, j’aurais saisi l’opportunité ! Symptôme flagrant de productivité toxique.
En effet, vous imaginez-vous vraiment passer plusieurs heures à créer des visuels pour vos réseaux ? En ce qui me concerne, je fais un carrousel et je suis déjà en PLS. Pourtant, je suis professionnelle du design… Bien sûr que la compétence aidera à une meilleure gestion de la tâche, mais en créativité, c’est épuisant de tout concentrer sur un seul créneau horaire. Pour mes repas de l’époque, j’étais ravie en semaine de pouvoir faire des pauses déjeuner plus courte le midi, néanmoins, c’était en contrepartie de quoi ? Perdre parfois tout un dimanche à rester debout à cuisiner. C’était fatigant. Rapidement, j’ai laissé tomber de préparer tous les plats de la semaine (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) pour concocter uniquement le déjeuner. Et, même là, une demi-journée pouvait y passer, le principe restait le même, je me saturais pendant un bloc de temps dans le but de « vivre mieux ». Cependant, c’était comme si je me gavais pour mieux m’alimenter.
Je prends volontiers l’exemple de l’alimentation, car de la même manière que notre corps a besoin de s’alimenter pour avoir l’énergie suffisante de fonctionner, l’entreprise a besoin de la communication pour tourner. Si vous ne créez pas de lien avec votre audience et votre client·e idéal·e, si vous ne nourrissez pas suffisamment vos relations, votre entreprise stagnera, ou pire, ne survivera pas. Pour autant, si entretenir vos relations vous demande de vous saturer… ça ne fonctionnera pas non plus.
Burn out
Combien de créateurs et créatrices de contenus, je vois régulièrement disparaître des réseaux pour cause de…. Burn out ? Trop ! On peut toujours choisir de publier moins et d’avoir la certitude d’avoir une régularité équilibrée. Si les disparitions ne sont pas pour cause de burn out, c’est parfois pour cause de préparation d’une œuvre (livre, contenus longs et de qualité, résidence, etc.). Ou pour la préparation d’un grand projet (formation en ligne, nouvelle entreprise, naissance, etc.) On peut aussi choisir d’avoir un rythme suffisamment souple pour s’adapter à nos grands projets de vie.
Attention, je ne dis pas qu’on n’a pas le droit de disparaître des réseaux sociaux et des médiums de communication classiques. Vous aurez toujours le droit de faire ce que vous voulez. Il n’y a jamais aucune obligation d’apparaître sur les réseaux. Pour autant, face à la productivité toxique que le batching peut amener, je souhaite vous inviter à plus d’équilibre dans votre productivité.
Productivité équilibrée
La vie entrepreneuriale est faite de hauts et de bas. Même avec la meilleure planification de contenus au Monde et tous les repas concoctés d’avance, il s’agira plus de savoir comment vous adapter, que de chercher à toujours tout anticiper.
Voici trois conseils pour une approche saine et plus équilibrée de votre communication. Vous pourrez toujours choisir de faire du batchingcontent, mon but n’est pas de diaboliser une technique, mais vous le ferez avec une mentalité flexible. Et, ça fait toute la différence.
Simplifiez
Trop souvent, je vois des personnes se contorsionner pour publier régulièrement ou se forcer à faire des types de contenus parce que c’est la « trend ». Peu importe le truc génial pour influencer l’algorithme, cherchez toujours à simplifier. Votre présence en ligne doit être facile. Un post par semaine, c’est ok. Une story par jour ou deux fois par semaine, c’est ok. Un post sans photo ou mise en page de ouf, c’est ok ! Repartager un post, c’est ok. Faites ce qui est le plus simple pour vous, testez, répétez et améliorez s’il le faut, mais faites simple.
Improvisez
Que croyez-vous que cuisiner une salade entre midi et deux m’a apporté vendredi ? De la joie. Ce n’était pas prévu, mais j’ai joué avec ce que j’avais sous la main et j’ai laissé ma créativité s’exprimer. J’ai même trouvé le sujet de la newsletter, c’est génial ! Avec le batching, on prend le risque de se frustrer en matière de créativité pour produire à un moment précis de la journée qui n’est peut-être pas le plus favorable pour nous (#mieuxseconnaitre). Ou, on s’impose de traiter sur des sujets qui ne sont pas toujours pertinent pour notre actualité du moment. La créativité frappe à nos portes parfois au moment où on ne s’y attend le moins. Et c’est ce qui est merveilleux. C’est important de se lâcher la grappe, de laisser sa créativité faire son chemin et de s’autoriser l’improvisation.
Soyez vous-même
Plutôt que de vous concentrez sur la technique magique qui va sauver votre communication, contentez-vous de partager qui vous êtes. Connectez-vous à votre audience à votre manière. Ne copiez la recette miracle de personne. Inspirez-vous, oui, mais créez votre propre recette. Vous aimez faire des blagues ? Faites des blagues. Vous aimez mettre votre tramaiy en journée ? Faites des stories ou des directs avec votre tramaiy. Lorsque vous montrez qui vous êtes, vous vous connectez avec plus d’authenticité à votre audience et vous fidéliser plus sincèrement. Au début, ça peut faire peur car montrer qui on est nous rend plus vulnérable, mais l’humain est vulnérable et on a besoin d’exister avec notre vulnérabilité. On a besoin d’être qui on est vraiment.
Pour conclure
Avec cette approche, aucune recette n’est miraculeuse. Il y a une connexion sincère et profonde avec son audience et son·sa client·e. Le batching est toujours possible, mais, quelle que soit la technique que vous choisirez pour mieux produire, pensez toujours à simplifier, improviser et être vous-même.
À très bientôt,
Elodie Alexander